Aperçu rapide et avis sur les films en compétition que j’ai pu voir lors de cette 18eme édition du Festival international du film fantastique de Gérardmer.
Bedevilled – Jang Cheolsoo, Corée du Sud 2010. Grand Prix.
Que dire… un bon film, vraiment, à ceci près qu’il n’avait rien à faire au Festival. Et je dis cela sans être un puriste réactionnaire du fantastique.Le film est souvent trop long, surtout dans la dernière demi-heure (ça s’arrête jamais même quand on croit que c’est fini). La réalisation, n’est pas mauvaise, malgré quelques trucs énervants (le raccord en fondu île/femme), les acteurs non plus. L’histoire est d’une cruauté inouïe jusqu’au bout, et ne délivre qu’une morale faible et inutile. Si le film est parfois violent, voir sanglant, on se rapproche bien plus d’un film à la Dogville que d’un film gore, fantastique, d’horreur ou que sais-je…
Un choix de Grand Prix que Dario Argento, président, justifiera en disant que le film n’a pas fait l’unanimité mais la majorité auprès des membres du jury.
Un bon film donc, mais qui n’avait rien à faire là.
J’ai rencontré le diable – Kim Jee-Woon, Corée du Sud 2010. Prix du public, prix de la critique et prix du jury jeunes.
Triplé gagnant donc pour le réalisateur de A bittersweet life, qui avait gagné le Grand Prix en 2004 pour 2 sœurs.
Les deux stars coréennes sont très très bons. La réalisation est super tout du long. Seules les scènes de bastons auraient mérité un peu plus de lisibilité, à la manière de A bittersweet life. Malheureusement, le fond de l’histoire se limite à une vengeance sanglante, ce qui est trop peu à mon gout. Le film n’invente rien mais sait tenir en haleine bien qu’il soit par moments trop long. Si il est bien violent et un peu gore, ce film non plus n’avait au fond, pas grand-chose à faire au Festival. Un final magnifique gâché par un public de malpolis.
Ne nous jugez pas – Jorge Michel Grau, Mexique 2010. Prix du jury ex-aequo.
Euh… prix du jury ? Bon ok, je suis pas juré moi après tout… Je serais encore une fois très bref. C’est l’histoire d’une famille qui pratique des rites cannibales on sait pas trop pourquoi… Ces rites on ne les voit pas non plus d’ailleurs… Mais bon, c’est une histoire de famille, d’une famille pauvre en plus, des sacrifices qu’on fait pour sa famille, en plus les flics sont des pourris et des voleurs alors bon. Le film s’auteurise légèrement avec une histoire d’attirance homosexuelle. Pour ma part c’est cette partie qui m’a le plus plu et j’aurais fait à la limite juste un film là-dessus… Sinon il ne se passe pas grand-chose d’intéressant, bien que le film soit assez beau et pas mal joué, pas étonnant qu’il ait eu un prix finalement, juste décevant.
The loved ones – Sean Byrne, Australie 2010. Prix du jury ex-aequo.
Un des deux meilleurs films à mon sens de la compétition avec Dream Home (qui n’a rien gagné). Une histoire sympathique, assez gore et cruelle portée par des acteurs inconnus mais bons. On y trouve beaucoup de plans tout à fait inutiles mais pourtant animés d’une force typique de ces films qui savent taper juste. A voir.
Devil – John Erick Dowdle, États-unis 2010. Film d’ouverture.
Postulat de base : des gens sont enfermés dans une cage d’ascenseur, des évènements inquiétants se produisent… voila qui est intéressant ! Malheureusement le film va aller de clichés en déjà-vus en s’enfonçant vers une fin qui semble avoir beaucoup déplu au public et une révélation trop naze. Et puis bon, confortons les idées reçues : il y a un mexicain catholique très croyant, un grand black au passé violent, un caucasien vétéran de la guerre en Irak, une bourge et une vieille femme très mystérieuse…. Des gimmicks tellement déjà vus que c’en est décevant. M’a fait penser à Chambre 1408 pour le côté huis-clos très plaisant à regarder mais qui au final est sans plus, juste divertissant.
The silent house – Gustavo Hernández, Uruguay 2010.
C’est pas tous les jours que je voie des films uruguayens. Ni tous les jours que je vois des films en un unique plan-séquence. Ni tous les jours que je vois un film trop naze qui galère à faire peur mettant en scène une femme au comportement incompréhensible et au twist incohérent mais tout de même méga-cliché.
Dream home – Pang Ho-cheung, Hong-Kong 2010.
Peut-être le meilleur film de la compet’ (je compte pas les deux coréens). Un film qui est à la fois critique sociale et très gore et marrant. Les scènes gores sont bien faites, inventives et montrées en full-frontal. L’humour est parfois au rendez-vous pour rajouter au plaisir de voir un film gore sans concession. Pour ne rien gâcher certains flashback poétiques très beaux viennent saupoudrer un peu de critique sociale. Ce qui me dérange c’est simplement que comme pour Bedevilled et J’ai rencontré le diable, le propos principal du film soit une vengeance sanglante et cruelle, c’est très bien, mais cela ne suffit pas comme thème à mon gout.
Voila, c’est tout ce que j’ai pu voir sur les films en compétition, Mirages et Troll hunter ont pourtant l’air bien chouettes !
Même si c’est surement inutile je tiens tout de même à pousser un coup de gueule contre l’organisation du Festival, vendre des pass la peau des couilles c’est pas un problème, par contre se démerder pour que des gens qui attendent dans le froid pendant 1h ou plus aient une chance de voir les films en compétition ne semble pas être une préoccupation. Apparemment 800 pass festival de plus vendus par rapport à l’an dernier et des chiffres explosés plus d’un jour avant la fin du Festival. Pour certaines séances 150 personnes qui étaient refoulés à l’entrée. Cependant j’ai plusieurs fois lors de séances au Lac ou au Casino soi-disant complètes vu des places libres pas loin de moi.
L’autre coup de gueule ira contre le public, le moins respectueux que j’ai vu de ma vie de spectateur régulier des salles obscures. Les gens se levaient et partaient avant la fin du film dés qu’ils sentaient que c’était la fin, certainement afin d’avoir une bonne place dans la queue pour le film suivant… presque systématiquement afin la fin du générique, c’est juste rageant. Heureusement tout cela ne m’a pas empêché de passer un putain de bon séjour !
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